dimanche 26 février 2012

Go vs. Chess

J'ai récemment noté ici même, le fait qu'il est assez classique de confondre le Go avec Othello. Les deux jeux n'ont strictement aucun rapport, mais pour le peu que l'on ne connaisse que très vaguement le monde des jeux de plateau, je veux bien leurs trouver un léger air de famille similaire à celui qui uni le chat domestique chasseur de croquette avec la lionne des pleines du serengeti (oui la lionne, à ne pas usurper avec ce gros fainéant de lion).

Pour donner au premier venu une dimension plus juste du jeu de Go, j'ai essayé d'imaginer une façon d'expliquer la profondeur du Go en le comparant à un jeu plus connu, le jeu d'échec.

Pour faire simple, le Go, c'est un peu comme si on avait 4 échiquiers collés ensemble pour former un grand échiquier de 16*16. Chaque joueur disposerait de 64 pièces. Ça commencerait par un plateau vide. En début de partie, les joueurs commenceraient par poser leurs 4 rois, un a un, où ils veulent sur l'échiquier. Ensuite, ils auraient le choix, à chaque tour, soit de déplacer une pièce (avec des pions qui se déplacent dans les 4 directions), soit d'en ajouter une autre où ils veulent (avec peut être l'interdiction de mettre un roi échec lorsque l'on pose une nouvelle pièce, parce que sinon, ça devient facile). L'objectif étant de capturer les 4 rois adverses.

Vous imaginez assez facilement la complexité de la situation, et je pense qu'il serait assez naturel, dans ces conditions, que le jeu évolue rapidement vers la recherche de position de protection qui empêcherait les rois d'être capturés. Pat! dirons les joueurs d'échecs. Sauf que ça serait exactement à ce moment là que la similitude avec le Go peut être achevée. Car devant l'équilibre des forces, serait déclaré vainqueur celui qui occupe la plus grande partie de l'échiquier. Et c'est précisément ici, tiraillé entre la nécessité de protéger ses rois menacés par des dizaines de combinaisons de coups, et celle de disperser ses pièces pour étendre son territoire, que le joueur d'échec pourra se mettre dans la peau d'un joueur de Go.



En quelques chiffres (très approximatifs), le nombre de parties possibles aux échecs est estimé à 10¹⁷⁰, ce qui comparé aux 10⁷⁰ atomes de l'univers est déjà impressionnant. Il faut comprendre que l'on peut associer 10¹⁰⁰ (un 1 suivi de 100 zéros) parties d'échec différentes à chaque atomes de l'univers.

Et bien le nombre de parties au jeu de Go approche les 10⁶⁰⁰. C'est à dire que l'on peut associer dans les 10⁴³⁰ parties de Go différentes à chaque parties d'échec.

Ceci explique le fait qu'en 1997, alors que l'informatique était en plein Moyen-Âge (avec des ordinateurs en armure), qu'un supercalculateur pouvait battre le champion du monde d'échec, alors qu'en 2012, en pleine révolution industrielle, les meilleurs logiciels, même s'ils continuent de progresser, ne parviennent toujours pas à inquiéter les joueurs de Go professionnels.

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