vendredi 7 décembre 2012

neige....


Pour ce vendredi on a été contraint d'annuler. Nous n'habitons pas tous Arras (moi même j'ai 35 min de route) et la neige nous a un poil refroidis... (mauvais souvenir de l'hiver dernier).


Par contre on a décidé des deux prochains rendez-vous.

Si le temps le permet nous nous réunirons le jeudi 13 décembre au Baobab café (rue Paul Doumer à 50 mètres du beffrois) à partir de 17H30. Et le jeudi 20 décembre au LAG de Liévin (23 avenue Jean Jaurès) de 18h à 20h.



à bientôt



mercredi 5 décembre 2012

rendez vous 7 décembre

Bonjour à tous


Cette semaine l'atelier du Go sera au Baobab café ce vendredi à 17h... voire 17h30 en fonction de la circulation hivernale...


À bientôt.

samedi 1 décembre 2012

Thérapie de groupe

- Bonjour Internet, je m'appelle François...

- Bonjour François.

- Et je suis un joueur de Go.

- Oohhh....  euh, mais c'est quoi le Go ?

- Le Go est un jeu de plateau, comme le sont les échecs et les dames, c'est à dire un de ces jeux dans lesquels le hasard n'intervient pas, il n'y a pas de dé comme par exemple pour le backgammon ou le jeu de l'oie.

- Les échecs et les dames je les connais, mais le Go ne me dit rien, c'est nouveau comme jeu ?

- Ola non malheureux ! le Go est aussi vieux que l'antiquité chinoise qui l'a vu naître. Confucius en parlait il y a 2500 ans. Depuis ce temps il s'est très bien développé en Asie; Chine, Corée du Sud et Japon ont même des ligues professionnelles. Il n'est arrivé en France que dans les années 1960, mais il faut dire que la Terre est un peu grande entre les deux.

- Et c'est compliqué comme jeu.

- Oui et non... ou pas d'ailleurs. Si l'on me demandait "Combien de temps faut-il pour apprendre à jouer au Go ?" pour répondre j'hésiterais, entre 5 min et 2 ou 3 vies, la réponse étant peut être entre les deux... mais pas sûre. 5 min, c'est le temps nécessaire pour apprendre les règles, mais peut-on prétendre savoir jouer après avoir appris les règles ? Pas évident... et l'idée paraît même étrange, la question hors sujet. Tout le problème repose sur la notion de savoir. On dit en Chine qu'on ne s'améliore pas au Go parce qu'on calcule plus, mais parce qu'on en sait plus. Et il n'existe pas une quantité de savoir qui serait absolue et qui permettrait de dire "je sais jouer".

- Qu'est ce qu'il faut comprendre ?

- Ce que l'on peut comprendre c'est qu'il existe en Asie, une autre façon de penser, un autre état d'esprit. Et aussi que le Go, comme notre univers, est continu. Simplement, ça n'a pas de sens de chercher une quantité "absolue", car pour jouer au Go il faut être deux. La seule chose que l'on peut alors dire, c'est si l'on est meilleur ou moins bon que tel autre joueur. Autrement dit, un joueur de Go n'est pas seul, il n'existe que parce qu'il y a d'autre joueur de Go. Réfléchir un individu seul, isolé du reste de l'univers est la façon de voir des occidentaux, des atomes de Démocrite au "je pense donc je suis" de... l'autre là. Pour comprendre le monde, les occidentaux ont choisi de le découper en briques élémentaires et de se dire qu'en les comprenant séparément, on comprendrait quelque chose à la vie (la dernière avancée significative de cette philosophie étant certainement la ""cuisine" note à note" de Hervé This). L’asiatique sur son hémisphère... ou plutôt, les asiatiques penseront plutôt en terme de flux, l'univers est un ensemble d'éléments en interaction. Et sur la question ils nous diront, qu'on est tous des joueurs de Go, c'est simplement que les moins bons joueurs sont ceux qui ne connaissent pas le jeu.

- La philosophie asiatique est-elle meilleure ?

- C'est juste différent, et complémentaire. Laissez moi vous raconter un conte de la science moderne. Quand j'étais petit, les biologistes étaient tout content lorsqu'ils ont commencé à séquencer l'ADN. 1 gène = 1 protéine = 1 caractère génétique = youpi, "quand on les aura tous on comprendra le fonctionnement de la vie et on soignera toutes les maladies" chantaient-ils à l'époque. Quand je suis devenu plus grand, ils avaient fini le séquençage et.... se rendirent compte qu'ils n'étaient pas beaucoup plus avancés. Ils avaient biens tous les gènes, dans l'ordre, triés par chromosome, mais il leur manquait quelque chose, comme si il semblait ne pas y en avoir assez, ou pas les bons, ou il en aurait bien manqué, mais pas moyen ils étaient tous là, mais alors comment ça marche en fin de compte ? pourquoi ça là et pourquoi celui-là maintenant ??? À force de se torturer sur ce  qu'ils ne comprenaient pas, ils finirent, comme à leur habitude, par lui donner un nom : l’épi-génétique. Un mot pour briller en société et donner le change dans les médias pour nous dire que l’"expression d'un gène" (le pourquoi du comment ça marche), ne dépend pas forcément 'que' du simple fait des gènes, mais va être la conséquence de l'environnement, et que donc c'était peut être un poil plus complexe que ce qu'on pensait, car environnement = aléatoire, et que donc ça aller les occuper encore un petit moment... Et de finir par réinventer la philosophie asiatique en comprenant que l'ADN n'existe que si il y a les chromosomes, qui n'existent que dans les noyaux, qui n'existent que dans les cellules, qui n'existent que dans les tissus, qui n'existent que dans les organismes, qui n'existent que dans des écosystèmes, qui n'existent que sur des planètes, qui n'existent que dans des systèmes solaires, qui n'existent que dans des galaxies, qui n'existent que dans des univers parallèles dans l'univers (qui existe pourquoi ça plutôt qu'autre chose ou rien du tout... parce que pourquoi pas), et que tous ces niveaux sont (plus ou moins) en interaction, ça ne pouvait donc pas être aussi simple !!! Mais de là à affirmer une supériorité de la philosophie asiatique sur l'occidentale ça serait exagérer. Pour une raison toute bête, perdue entre l’énergie du Qi, l'acupuncture, et une médecine aux recettes plus ou moins douteuses, la philosophie asiatique n'aurait peut être jamais découvert l'ADN, car elle ne l'aurait jamais cherché... On retiendra de cette histoire que s'il fallait l’obsession de l'analyse des occidentaux pour trouver l'ADN, il faut apprendre la souplesse d'esprit asiatique pour la comprendre. Les deux en même temps, comme le yin et le yang...

- Et donc il faut un bac philo ou de biologie pour jouer au Go?

- À non rien à voire. La seule véritable qualité nécessaire pour jouer au Go c'est d'être joueur, aimer jouer, dans le sens où si l'on vous met des trucs entre les mains, vous ne pouvez pas vous empêcher d'essayer de construire un truc avec, de le manipuler, d'expérimenter, de rater et de recommencer. Un vrai jeu d'enfant, de gamin même ! À la différence que vous allez être deux pour construire le truc, et qu'à la fin un seul des deux aura raison...  Tout le reste viendra tout seul, la patience indispensable, la ruse sournoise, la stratégie militaire, l'équilibre entre l'attaque et la défense. Si vous êtes joueur, il devient facile d'apprendre à calculer, évaluer le pour et le contre, la dernière chance, le coûte que coûte, le bluff, beaucoup de défaites, et tout un tas d'autres victoires... Mais au milieu de tout ça, il arrive assez souvent, qu'on en vienne à prendre du recul sur le jeu, et vous aurez entendu dire que "la vie est un jeu de Go dont les règles ont été inutilement compliquées", et à un moment vous comprenez que c'est vrai.

- Et c'est pour ça l'Atelier du Go Arrageois ?

- Oui, le Go nous amuse, il nous surprend, nous fascine, nous occupe. Et on s'est dit que ça serait pas mal d'en faire profiter un maximum de gens, pour eux, mais aussi pour nous, dans la même logique qu'un joueur de Go seul ça n'existe pas, plus on est nombreux plus c'est drôle.

- Oui mais bon, ça c'est vrai pour tout, c'est la vie.

- Nan mais faudrait m'écouter un petit peu là avec vos yeux, faut pas confondre, c'est la vie qui est comme le Go ! (copieuse).

- À oui c'est vrai.

- Excuses acceptées. Et c'est donc pour ça qu'en ce jour du premier décembre 2012, on est allé au forum des associations d'Arras. Merci à tous ceux qu'on a croisés, on s'est bien amusé. On espère à très bientôt, on attend toujours une salle de la mairie... d'ici là, si vous voulez revenir jouer (et si vous êtes assez grands), vous pouvez vous tenir au courant sur le blog (c'est vrai qu'entre nous on oubli souvent de prévenir le reste d'Internet mais on va faire attention maintenant), on se retrouve assez régulièrement au Baobab à Arras, le jeudi ou le vendredi. Ou récemment au LAG de Liévin, qui veulent bien nous laisser squatter le jeudi soir un coup de temps en temps. Une autre solution, inscrivez vous sur DGS, vous pouvez m'y retrouver avec le pseudonyme yamihc, c'est un site pour jouer en ligne de façon asynchrone... c'est un peu comme jouer par mail, on a le temps de jouer, on peut poser des questions, de réfléchir avant de jouer. L'autre solution est KGS, que je conseillerai aux joueurs un peu expérimenté, c'est en direct (on joue entre utilisateurs connectés, avec temps limité), pour les débutants c'est un peu la jungle si vous n'y connaissez personne (vous pouvez contacter darbi). Et pour finir, un mot pour les enseignants de passage, l'Atelier du Go peut intervenir dans des classes (primaire, collège, lycée), les enfants les plus réceptifs apprennent à partir de 6 ans, en groupe plutôt à partir de 8 ou 9 ans.